
31 janvier2016
de AUCKLAND à TONGARIRO
Nous poursuivons notre route jusqu'à Turangi où l'on s'est inscrit pour randonner en compagnie d'une cinquantaine de couchsurfers (voyageurs qui, comme nous, squattent des canapés dans le monde entier !). Levés à 5h du matin nous montons dans le bus qui nous emmène au départ des 19km de marche du Tongariro Crossing. Le temps est maussade et nous entamons nos premiers kilomètres dans une atmosphère brumeuse qui, en réalité, correspond parfaitement au lieu. Ce désert volcanique a quelque chose de mystérieux, presque inquiétant. Nous longeons le mont Doom, qui n'est autre que le fameux Mordor du Seigneur des Anneaux ! Tout en marchant, on s'imagine les hordes d'orques cachés derrière les flancs volcaniques qui nous entourent et on s'attend à voir passer au loin la silhouette rachitique de Golum dans la brume. L'ascension est coriace et malmène nos cuisses, mollets, et l'asthme de Gaby et, bien que l'on se retrouve rapidement dans les derniers du groupes, on est tout de même content de notre rythme, on tient le coup !
On monte plusieurs centaines de mètres de dénivelé en quelques heures et l'on se retrouve rapidement la tête littéralement dans les nuages. On est un peu déçus car, si la brume faisait corps avec l'ambiance de la plaine volcanique en bas, ici les nuages cachent les vues panoramiques qui devraient s'offrir à nous en récompense de nos efforts. Les nuages s'accompagnent en plus d'un vent froid qui glace nos vêtements trempés. Lorsque l'on arrive au sommet on y voit à peine plus loin que le bout de nos nez. On entre-aperçoit les Lacs d'Emerald, bijoux de cette randonnée, et l'on entame la descente alors que le vent commence à dissiper doucement la brume et, joie, une fois arrivé au bord des lacs acides, les premiers rayons de soleil de la journée pointent leur nez. On repousse l'envie d'aller s'y délasser car on imagine facilement que la couleur de l'eau n'augure rien de bon pour le salut de notre peau ! Alors, on mitraille de photos ce paysage irréel : lacs verts, sable noir, roches rouges et ocres... le cratère du volcan lui même est d'un rouge prononcé et des fumerolles en émerge de tous côtés. Et que dire des plaines désertiques qui se dessinent au loin de toutes part du volcan...

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Nous passons à nouveau par Auckland afin de régler les dernières (espérons) formalités administratives : ouvrir un compte en banque pour obtenir le fameux IRD number (équivalent d'un numéro fiscal en France) qui nous permettra ensuite de travailler en terre Néo-Zélandaise.
Nous en profitons aussi pour improviser une petite réunion de famille à l'autre bout du monde avec Amélie et Fabienne !!! Amélie (petite cousine de Robin) s'est installée à Auckland après un an de Working Holiday ; Fabienne (cousine de Robin) rend visite à sa fille et s'octroie trois semaines de vacances en Nouvelle-Zélande. On est bien content de se retrouver là, et on discute autour d'un verre de vin ! On se donne rendez-vous à la prochaine réunion de famille.

La plaine désertique

La plaine désertique

Derrière nous, le cratère rougeoyant du Mont Tongariro, ses fumerolles et ses nuages

La plaine désertique
Les places de parking coûtent cher à Auckland (parfois jusqu'à 1,50€ la demi heure, et ce de 9h du matin à 22h le soir!!!). Autant dire que pour ces deux jours nous optons pour laisser le camion en banlieue proche et nous offrir une nuit auberge de jeunesse où nous pourrons en plus prendre une douche, faire une lessive, accéder à internet et rencontrer des voyageurs des quatre coins du monde ! Pour ce qui est des rencontres, on ne s'est pas trompés, puisque l'on passe la soirée dans un parc avec une dizaine de jeunes rencontrés à l'auberge. Pour la mixité en revanche... Dans le petit groupe avec qui nous passons la soirée il y a des Toulousains, Parisiens, Normands, Chtis, Bretons, Lyonnais. Il semble en fait que l'auberge n'est remplie - presque – exclusivement que de français ! Des deux joueurs d'échecs de la salle commune, au groupe d'ados qui joue aux cartes, en passant par la réceptionniste qui nous accueille, et jusqu'à notre dortoir de 6 personnes... que des français ! On est content d'avoir pu discuter un peu, mais on quitte cette ambiance franco-française sans regret.
Nous partons pour le Centre de l'île du Nord, et sur la route nous nous faisons une pause un peu au hasard à Hamilton's garden. Ce parc très agréable rappelle un peu les jardins de Chaumont-sur-Loire : il se compose d'une multitude de petits jardins successifs dont chacun à sa propre thématique (généralement un pays). On adore !
On s'arrête dans un freecamp plus loin sur la route dans un endroit un peu perdu, au bord d'une rivière. Là, on observe et, surtout, on écoute une multitude d'oiseaux aux chants inconnus et, souvent, improbables. On sait que certains d'entre vous sont friands de nos amis à plumes et on aimerait pouvoir vous faire partager cette richesse ornithologique, malheureusement notre appareil photo ne nous permet pas de les immortaliser.

Jardin maori

Jardin maori

Jardin comestible

Jardin maori
Passé cet oasis singulier, nous entamons sans réellement nous en rendre compte la lente descension jusqu'au point de rendez-vous. Cette randonnée est l'une des plus connues de Nouvelle-Zélande, certains la surnomment « l'autoroute des randonneurs » puisque l'on est en effet constamment entourés de marcheurs. A cette étape nous avons complètement perdu le groupe de couchsurfers. Chacun marche à son rythme, fait des pauses quand bon lui semble et choisit son itinéraire puisqu'il est possible de grimper sur de nombreux petits sommets tout au long de la randonnée en se rajoutant des aller-retour d'une à trois heures de marche... autant dire que nous nous contentons du sentier de base ! Nous nous fondons donc dans le flot de touristes en espérant retrouver nos couchsurfers une fois arrivés en bas.
Cette deuxième moitié de la randonnée est bien différente de la première. Nous marchons sous un grand et beau soleil, dans un paysage beaucoup plus verdoyant avec un panorama constant sur l'immense lac de Taupo (que l'on pourrait aisément prendre pour une mer). La vue est très belle et la descente toute en douceur ce qui repose nos jambes et nos poumons ! Nous prenons le temps d'un long pique-nique et terminons tranquillement la randonnée par 3 kilomètres de sentiers forestiers (qui finissent par nous paraître un peu long) !! Nous achevons la randonnée en à peine 7h, en marchant à notre rythme et en nous octroyant de belles pauses. Nous sommes fatigués mais pimpants et fiers de nous. Nous retrouvons une partie des couchsurfers et sommes surpris de découvrir que nous sommes en réalité loin d'être les derniers voir même plutôt dans le premiers tiers des marcheurs !

On entame la descension !

La vue que l'on découvre vaut le détour !

Au détour d'un sentier on croise un ruisseau d'eau grise !!

On entame la descension !
De retour au camping qui nous accueille nous nous écrasons pour une longue sieste réparatrice avant de rejoindre le groupe qui boit des bières tranquillement installés dehors. Nous allons enfin découvrir ceux avec qui nous avons marché puisque, au final, nous n'avons pas réellement eu l'occasion de discuter jusque là. Nous passons de la fin d'après-midi à une heure avancée de la nuit, vissés sur nos tables de pique-nique à refaire le monde avec ces jeunes venus des quatre coins de la planète : Mexicains, Allemands, Canadiens, Anglais, Finlandais, Irlandais, Français et plein d'autres... C'est une soirée aussi belle que festive où nous nous faisons notamment un couple d'amis : Paula (Allemande) et Tim (Kiwi d'adoption) que l'on se promet de rejoindre à Auckland un de ces jours.
Le lendemain, après une grasse matinée bien méritée, on retrouve le groupe pour une virée piscine suivie d'un fish & chips ! Sur les coups de 15h nous nous faisons purement et simplement virer du camping par les gérants (probablement les premiers Kiwis franchement désagréables que nous rencontrons) car nous avons allègrement dépassé l'heure de check out. Nous saluons rapidement nos nouveaux amis et reprenons la route pour Hawke's Bay où nous espérons trouver rapidement du travail car le budget commence sérieusement à se resserrer.
R&G

