

Cette fois ci, on est vraiment sur le départ !

Merci Wanaka pour cette belle saison !!
14 septembre 2016
WANAKA - PARTIE IV
Jour 3 : Mardi, contrairement à la météo annoncée, le ciel est dégagé et la nuit joliment étoilée.
Nous ouvrons difficilement les yeux vers 3h du matin. Après une longue hésitation, nous nous décidons malgré tout à nous lever, décision en partie motivée par la promesse d'une copieuse omelette aux champignons made in Robin !!!
Nous prenons la route au beau milieu de la nuit et quelques kilomètres plus tard, arrivons au pied de l'Isthmus Track. Les Petzl vissées sur la tête, nous partons d'un pas décidé à l'ascension de ce mont qui devrait nous prendre entre cinq et sept heures. Tout du moins en théorie, mais encore faudrait-il trouver le début du sentier ! Nous passons une longue demi-heure à tâtonner dans l'obscurité, arpentant le bord de route, suivant des sentes informelles, des chemins de pêcheurs ou tentant d'escalader des entrées de champs... sans succès. Nous nous sentons un peu bêtes et la motivation que nous avions réussi à emmagasiner s’abîme dans cette errance imposée. Il faut dire que de nuit, il n'est pas si facile de débusquer le minuscule panneau planté bien en amont du parking où nous avons laissé Alphonse.
Vers 5h nous entamons finalement l'ascension, et découvrons les sensations nouvelles de la marche dans l'inconnu. Les étoiles et nos frontales sont nos seules repaires, le reste n'est qu'un mélange d'obscurité, de bruits s'appropriant la perfection du silence et d'odeurs de végétaux mêlées à celles du bétail et parfois de charognes. Tout en avançant péniblement sur l'escarpement rocheux, nous dressons une image mentale des lieux que nous traversons fondée sur notre ressenti... C'est très stimulant !
Petit à petit la luminosité augmente et nous pouvons bientôt marcher sans torche à la lueur du ciel bleu-gris. Nous assistons au réveil du tout premier oiseau qui, pépiant de bonheur, réveille ses voisins qui réveillent à leur tours leurs voisins et, très vite, la vallée toute entière se gorge d'une symphonie de piaillements joviaux et de gazouillis mélodieux dont nous sommes les seuls témoins.
Lentement, le ciel se teinte d'une aura dorée qui inonde la voûte encore endormie puis se pare de nuances de rose. Nous commençons à bien distinguer le paysage qui nous entoure et sommes stupéfait de découvrir à quelle hauteur nous nous trouvons. La vallée en contrebas est majestueuse et la vue sur le lac Hawea indescriptible. Nous sommes meurtris par l'ascension difficile, le manque de sommeil et les courbatures de la marche de la veille, nous avançons donc lentement et le spectacle de l'aube naissante nous permet de nous octroyer une multitude de pauses et de contemplations béates. Un peu avant sept heures du matin, le ciel laisse place à un bleu azur digne des grandes journées d'été et les premiers rayons commencent à dorer les monts autour de nous. Lorsque le tout premier vient caresser nos corps endoloris et fatigués, nous jubilons ! Nous sommes dans cet endroit incroyable, heureux comme des gosses qui verraient pour la toute première fois le soleil poindre.
Nous poursuivons l'ascension une heure et demi de plus, mais nous sommes à bout de forces et la douleur commence à supplanter le plaisir alors, à quelques centaine de mètres du sommet, nous décidons de nous arrêter là car il faut encore assurer la descente ! Celle-ci est cruelle pour les genoux mais étonnamment rapide et nous sommes ébahis de découvrir le paysage que nous n'avions pu qu'imaginer à la montée !
Un peu avant dix heures nous regagnons Alphonse éreintés mais extrêmement fiers de nous et encore envoûtés par le spectacle qui s'est joué sous nos yeux... De là-haut, nous étions les rois du monde ! Nous roulons vivement jusqu'à notre jardin et reprenons notre nuit là où nous l'avions laissé 1400m de grimpette plus tôt !

Commenter cette brève ?
Le temps passe à une vitesse folle et, sans qu'on ne l'ait vu venir, l'hiver laisse déjà place à la douceur du printemps, le mois d'août se meurt et septembre le remplace, synonyme pour nous de fin de saison, rupture de contrat, départ de Wanaka et retour sur les routes !
Bien que l'on soit un peu lassés de nos jobs respectifs, les derniers jours ont quelque chose d'émouvant. Au Moorings, une collation avec toute l'équipe est organisée pour se souhaiter bon vent avec photo de groupe à la clé ; au Speight's Robin présente et forme Julien (notre copain Toulousain) qui prendra sa place au poste de kitchen hand et se fait offrir un bon petit plat mitonné par la chef ; à la White House, le dernier service de Gaby (un samedi soir) s'étire jusque tard dans la nuit. Robin, Charles et quelques fidèles du lieu se joignent au staff et vident dans la bonne humeur ambiante quelques bouteilles de bons crus locaux.

5h du mat', c'est parti !

C'est toi ?

10h du mat' : on l'a fait ! Au lit !

5h du mat', c'est parti !

Gaby et Kirsten refont le monde

La salle chaleureuse du restaurant

Les adieux avec Pedro

Gaby et Kirsten refont le monde
Entre ce dernier jour de travail et notre départ de Wanaka prévu pour le mercredi 14 septembre, il nous reste donc trois jours sur place à profiter des nombreux atouts de notre région d'adoption.
Avant de pouvoir jouir de notre liberté retrouvée l'esprit tranquille, nous devons faire changer les freins de notre Alphonse pour le passer au contrôle technique. A première vue, cela peut paraître anecdotique mais, en l’occurrence, l'opération s'est matérialisée sous la forme d'une longue lutte faite de multiples rebondissements et péripéties qui nous a pris un temps colossal. Mais qu'importe, passons sur l’incompétence et le manque de professionnalisme du garage local pour nous concentrer sur les activités plus plaisantes : trois jours devant nous, trois scénarios différents.
Jour 1 : Dimanche, contrairement à la météo annoncée, le soleil est resplendissant et le ciel parsemé de nuages moutonnants !
Il n'en faut pas plus pour nous décider à nous offrir une petite journée de ski en amoureux à Cardrona (station familiale non loin de Wanaka). On se lève tard, loue du matériel, un pass demi-journée, puis on roule jusqu'au pied de la montagne. Là nous délaissons Alphonse au profit d'une navette plus puissante (et moins « carburivore ») qui grimpe valeureusement les « gravel road » étriquées ralliant la cime. On est surpris par le peu de neige recouvrant les montagnes alentours. Il faut dire que non seulement les sommets sont peu élevés (moins de 1900m d'altitude), mais en plus le printemps se fait sentir depuis plusieurs jours et peu de neige à survécu à la douceur ambiante.
Du point culminant, la différence entre cette petite station et celles que nous côtoyons en France est frappante. Ici, la montagne est nue : pas d'arbre ou de buisson en vue, aucun piquet pour délimiter les pistes, ni de rambarde de protection en cas d'obstacle. Il n'y a qu'une « vaste » étendue de neige, quelques rochers ponctuant les pentes à l'improviste, et trois remontées mécaniques. Pour le reste, chacun invente l'itinéraire qui lui sied pour rallier le bas du domaine, esquivant les blocs rocheux et empruntant des couloirs plus ou moins damés selon la densité de passages journaliers. Somme toute, c'est une liberté relativement grisante pour les skieurs aguerris mais plutôt terrifiante pour les débutants !
Robin fait preuve de patience face aux erreurs d'itinéraires de Gaby (et aux chutes qui en découlent), mais au fur et à mesure de la journée cette dernière s'améliore et gagne en confiance. En fin d'après-midi, nous finissons par nous dégoter une piste nous permettant de composer avec nos disparités de niveau. Transcendant nos propensions respectives, nous prenons un profond plaisir à glisser ensemble !
De retour sur la terre ferme, nous nous rendons chez Esther (une collègue de Gaby) qui nous a invité pour une soirée feu de camp qu'elle organise avec quelques uns de ses amis au bord de la Clutha River. Nous récupérons Charles et Alphonse et nous y rendons sans trop savoir à quoi nous attendre. En plus du grand feu annoncé, nous y trouvons de la musique, du rhum et des copains d'un soir... de quoi passer une soirée magique qui nous rappelle vaguement les longues soirées d'été du Berry.

La petite station

Parée !


La petite station
Jour 2 : Lundi, contrairement à la météo annoncée, il fait beau... venteux, certes, mais beau !
Charles est en congé, nous l'embarquons donc pour une petite rando baptisée « Diamond Lake & Rocky Mountain ». Après près de trois mois d'une stabilité tenant plus de la routine que de la baroude, cette courte rando nous en cuit ! Nous redécouvrons nos muscles oubliés, empâtés par une douillette adiposité hivernale : ça tire de partout et ça s'essouffle en moins de deux ! On est un peu déçus par le « Diamond Lake » qui n'a rien de diamond mais tient plutôt de la petite étendue d'eau sombre sans réel atout. Nos efforts sont toutefois récompensés par la « Rocky Mountain » qui offre une superbe vue panoramique sur le lac de Wanaka. Nous restons un moment cois, à admirer le paysage mais, de notre promontoire rocheux à découvert, nous sommes harcelés par un vent violent qui rend la contemplation fastidieuse. Fatigués par la première partie de l'ascension et heurtés de plein fouet par d’incessantes bourrasques, nous décidons d'abréger la virée et de reprendre le chemin de la ville.
En guise de récompense, nous nous retrouvons quelques heures plus tard attablés dans la salle d'un restaurant thaïlandais, puis poursuivons la soirée au cinéma, assistant à la projection de « Sausage Party » un film complètement déjanté qui nous fait rire aux éclats. On passe une belle journée à profiter de notre copain Charles avant le grand départ...

On fait les fiers avant d'attaquer la rando !



On fait les fiers avant d'attaquer la rando !
Au réveil, nous sommes comme étourdis par notre aventure matinale, n'était-ce que le fruit de notre imagination onirique, ou bien un doux songe éveillé ?! Une fois debout, plus de doute possible, nos jambes endolories sont bien là pour nous rappeler notre forfait !
Nous nous sentons requinqués et prêts à affronter notre dernière soirée à Wanaka !! Nous commençons par boire une bière avec David (notre propriétaire) que nous remercions longuement pour son hospitalité.
Nous sommes ensuite rejoints par quelques collègues de Gaby : Esther (hollandaise), Carina (allemande) et Andy (kiwi) son copain, Sarah (anglaise) et enfin Julien (le copain toulousain). L'ambiance est bonne et les discussions vont bon train, on regrette un peu d'avoir attendu si longtemps pour se réunir !
Pour ne pas importuner le voisinage, nous poursuivons la soirée au Woodys (« notre » bar) où nous avons rendez-vous à 22h avec tous les collègues de Robin qui sortent tout juste de leur service nocturne. Nous rejoignons ainsi avec plaisir toute la petite troupe : Charles bien sûr, mais aussi Thompson (maori), Richard (américain), Kirsten (sud africaine), Chris et Will (anglais) et tout le reste du « staff ». L'ambiance est très bonne : ça discute, ça se challenge au billard ou au babyfoot, ça joue et ça se chambre de tous les côtés. Comme nous fêtons notre départ, nous nous faisons offrir moult verres et la soirée finit au petit matin, lorsque les barmans n'attendent plus que nous pour clore la boutique.

Dernière bière avec David

Apéro à la maison !

Dernier réveil à Wanaka !

Dernière bière avec David
Ne nous reste alors plus qu'à rentrer dormir un peu, donner un grand coup de propre à notre van, enlacer une dernière fois Charles et Julien, puis faire nos adieux à Wanaka... Et nous voilà de retour sur les routes, heureux et excités de reprendre l'aventure malgré un petit pincement au cœur en regardant s'éloigner dans le rétroviseur notre bourgade d'adoption et tous ceux qui ont rendus ces dernières semaines si spéciales.
R&G