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    8 décembre 2016    

L'EST, NEW SOUTH WALES & QUEENSLAND - PARTIE I    

Après cette nuit magique, nous reprenons la Bruce Highway et passons plusieurs jours à rouler vers le Nord, traversant immuablement des champs de canne à sucre, parfois ponctués d'une bananeraie ou d'une mangueraie. En dehors de quelques crochets « points de vue » nous ne faisons que rouler. Nous avons un peu l'impression de stagner dans ce paysage redondant, pourtant Robin avale les kilomètres. Comme dans le désert, l'accumulation des heures de route dans une chaleur de plus en plus étouffante pèse un peu sur notre moral et mettent parfois nos nerfs à vifs.

 

Pour récompenser cette belle avancée, nous finissons par nous offrir une pause nature dans le parc national Paluma Range. Nous y découvrons Big Crystal Creek, une cuvette paradisiaque nichée dans une rivière à l'eau d'une pureté incroyable, une perle dans un écrin de forêt tropicale !!! On se baigne longuement dans cette eau tiède parmi des poissons hardis qui nous picorent les pieds. On flâne, on traîne, on profite de ce lieu magique, et ça fait un bien fou.

Un peu plus loin dans le parc, nous marchons le long d'un autre cours d'eau sinuant dans un paysage que nous qualifierons de « Seigneur des Anneaux-èsque ». Nous sautons de rocher en rocher jusqu'à atteindre les « chutes » d'eau (« filet » serait une dénomination plus appropriée en cette saison sèche) avant de rebrousser chemin.

R&G

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Arrivés à Tamworth après une semaine dans le désert, le contraste est saisissant : la ville est peuplée, vallonnée, verdoyante et jalonnée d'arbres violets... c'est une véritable oasis pour les nomades du dimanche que nous sommes devenus ! Nous accueillons comme un soulagement l'adoucissement de la température et la quasi disparition des mouches.

On prolonge le plaisir de retrouver un peu de verdure en prenant la direction du parc national de Dorrigo. Sur la route : des collines et des lacs, des troupeaux de vaches à bosse paissant, des chutes d'eau. Le désert est déjà loin derrrière nous.

L'entrée du parc offre une très belle vue sur la canopée de la forêt tropicale qui la compose. Nous nous y promenons tout l'après-midi, de chutes d'eau en fougères arborescentes, de lianes en bagnans colossaux... Un grand bol de verdure qui nous fait le plus grand bien !

Nous rejoignons ensuite la côte et retrouvons la mer un peu avant d'arriver à Byron Bay, une petite ville très réputée ici pour son mode de vie détendu principalement lié à sa population mixant surfeurs et hippies. Si, dans l'idée, on avait bien envie de découvrir la bourgade, dans la pratique on est déçus. L'ambiance est faussement décontractée, les magasins racoleurs et la plage bondée... On passe assez vite notre chemin.

 

La Pacific Highway, que nous suivons depuis un moment, longe la mer de Corail presque sans jamais s'en approcher assez pour l'apercevoir. Nous faisons un crochet dans la Gold Coast pour la retrouver ponctuellement et passons par Surfers Paradise qui n'a, à nos yeux, de paradisiaque que le nom. C'est pourtant à nouveau une ville renommée que nous nous imaginions sous les traits d'un repère de surfeurs, cool et coloré... Raté ! Nous sommes choqués en découvrant un capharnaüm de tours ultramodernes et de béton, vomissant des grattes-ciel jusque sur la côte. Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas vu une plage défigurée par l'homme et l'image ne nous avait pas franchement manqué. Le hasard du calendrier veut que nous passions par Surfers Paradise pendant le spring break australien, rendant la ville encore un peu moins attractive. Des hordes de lycéens saouls ont pris possession des rues, il n'en fallait pas tant pour nous rebuter ! Notre passage dans la capitale de la Gold Coast sera encore plus cours qu'à Byron Bay : à peine le temps de s'arrêter observer le ballet envoûtant des kytes surfeurs et on reprend notre ascension fulgurante.

 

Il ne nous reste plus beaucoup de jours avant de rallier Cairns pour rendre notre van et nos deux dernières expériences citadines ne nous ont pas franchement conquis, alors nous hésitons un peu mais optons pour contourner Brisbane. La ville a pourtant l'air plutôt sympa et lorsque nous passons sur un pont offrant un panorama de sa baie à l'architecture léchée, nous regrettons un peu... mais nous préférons nous concentrer sur les parcs, la faune et les petites bourgades côtières qu'offre le Nord de la côte Est.

 

Nous passons ainsi une nouvelle frontière et nous retrouvons dans le Queensland. Pour l'anecdote, il nous faudra deux jours avant de nous apercevoir que nous avons à nouveau changé d'heure !

Nous quittons temporairement la Bruce Highway (notre fil rouge jusqu'au terme du road trip) pour faire un crochet en direction des Glass House Mountains, où nous attend un très beau panorama sur une succession de petits monts volcaniques aux formes improbables s'érigeant au cœur d'un plateau forestier. Nous nous lançons joyeusement dans une marche au cœur de ce parc qui se révélera inintéressante et hantée par les moustiques.

Dans les jours qui suivent, nous enchaînerons deux marchés : celui d'Eumundi d'abord, un immense rassemblement bi-hebdomadaire principalement dédié aux produits artisanaux ; celui de Noosa ensuite, plus petit et dédié au bon manger, aux producteurs et aux foodtrucks. En vrac : on assiste à un bœuf guitare-djembé-didgeridoo, on rencontre un crêpier lyonnais, on goûte à des sandwichs réalisés avec autant d'amour que d'ingrédients comestibles, on achète deux-trois souvenirs en buvant du jus de canne, on découvre un mets turque à base de pain-pita et d'épinards. On se régale les yeux et la panse !

Toujours plus au Nord, et de retour sur la Bruce Highway, nous arrivons à Bundaberg où, pour la première fois depuis ce qui nous semble être une éternité, nous décidons de passer deux nuits d'affilée. Le nom « Bundaberg » est célèbre dans le Pacifique, non pas pour le charme de cette petite ville tranquille, mais pour le rhum éponyme qui y est distillé. Robin profitera de notre passage pour visiter l'usine et en sortira des étoiles dans les yeux mais assoiffé, les papilles transies par une dégustation d'une liqueur de rhum au caramel beurre salé !!!

Au cours de la journée nous flânons sur les sentiers d'un très beau parc à la densité ornithologique impressionnante, surtout en cette période de nidification. Les heures s'égrainent et lorsque le jour tombe enfin, nous prenons la route de Mon Repos car nous y avons rendez-vous avec les tortues marines !!!

 

Depuis trois semaines a commencé la période de nidification et les « Loggerhead » (« Caouanne » en français) nées sur cette plage il y a une trentaine d'années (pour les plus jeunes) reviennent y pondre environ cinq couvées d'une centaine d'oeufs chacune, entre novembre et janvier.

Nous déambulons entre les murs du centre, lisant les nombreux panneaux pédagogiques et regardant quelques documentaires en attendant d'être appelés à rejoindre la plage. Après trois heures d'attente, les rangers repèrent enfin une tortue, c'est le feu vert !

 

Nous faisons partie d'un groupe -trop- nombreux formant un large cercle autour de la génitrice en plein travail. Nous ne voyons pas grand chose et n'entendons presque rien aux commentaires de la volontaire, qui se font avaler par les chants du vent et de la houle. Lorsque la tortue a fini de pondre ses petits œufs bien ronds et commence à recouvrir son nid de sable, la ranger propose à ceux qui le souhaitent de faire quelques photos du reptile. Pendant plus de cinq minutes l'animal sera mitraillé par des dizaines, des centaines, de flashs dont la violence est extrême au cœur de la nuit - même si, soyons honnêtes, cela nous permet de réussir nos photos (sans flash) presque comme en plein jour. Nous apprécions TRES moyennement le début de ce tour.

Toutefois, lorsque la tortue épuisée (et probablement un peu terrorisée par notre présence) finit par regagner le large, on nous demande si l'on veut en voir une autre repérée un peu plus loin. Nous sommes bien évidemment partants mais, à notre grande surprise, la majorité du groupe - probablement déjà comblé par ces belles photos - décline la proposition et regagne le centre. Nous nous retrouvons à sept ou huit, rangers compris. C'est alors que la soirée prend toute sa saveur !

 

Nous discutons longuement avec « notre » ranger, passionnée de tortues, qui répond à toutes nos questions tandis que, sous nos yeux ébahis, une femelle pond tranquillement. Nous pouvons l'observer sous toutes les coutures, la prendre en photo (sans flash évidemment), la toucher. On nous explique qu'il va falloir déplacer les œufs qu'elle est en train de pondre car le nid qu'elle a creusé dans le sable est trop bas et pourrait être inondé en cas de très forte marée. Nous aidons la volontaire à mesurer cette belle bête dont la carapace dépasse les 95cm et à repérer l'emplacement du futur nid. Une fois le trou rebouché par la mère visiblement exténuée, nous attendons qu'elle aie regagné l'eau pour ouvrir le nid et sortir les œufs. La ranger les dépose deux par deux sur le sable, nous en compterons 118 - une ponte classique, nous dit-on. Nous nous relayons ensuite pour les déplacer délicatement vers leur nouveau refuge où ils devraient être plus à même d'atteindre l'éclosion.

Lorsque ce nouveau nid est rebouché, il est déjà bien tard et nous reprenons la direction de la nursery. Nous croiserons une autre tortue en train de reboucher son nid sur le chemin . Puis une autre encore émergeant de l'eau, ce qui est apparemment assez rare car les tortues sont récalcitrantes à sortir à découvert si elles repèrent le moindre mouvement suspect. Habituée à la vision nocturne, la ranger est émerveillée mais, pour être honnêtes, dans cette nuit sans lune dont la seule source lumineuse est le scintillement des étoiles, nous ne distinguons qu'une tache au loin et c'est à peine si nous la voyons bouger !

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