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    23 mars 2016    

 WWOOFING A COROMANDEL   

Nous enchaînons sur quelques travaux chez M.

En quelques mots : M. est un allemand d'une soixantaine d'années. Il est installé dans la communauté depuis cinq ans et vit dans une minuscule maison très à l'écart du reste de la communauté. C'est un homme discret et gentil mais mystérieux dont on sait peu de choses si ce n'est qu'il est constructeur de décors pour le cinéma.

Nous passons la matinée à creuser des ravines afin de canaliser l'eau qui dévale les collines en cas de pluie et vient inonder son terrain, rendant la terre horriblement collante. Il aurait bien d'autres travaux à nous confier mais une pluie sévère s'abat sur toute la NZ et pendant plus de trois jours, nous empêche de travailler pour nos hôtes. La situation devient délicate car nous sommes nourris alors que nous ne travaillons pas. Nous commençons de toute façon à nous sentir l'étroit, la bougeotte nous titille, nous avons envie de repartir sur les routes ! Lorsque nous décidons qu'il est temps pour nous de partir, l'unique chemin qui permet de quitter la communauté est recouvert par un puissant torrent. Nous devons attendre que la pluie s'arrête et que le niveau de l'eau baisse, pour pouvoir nous lancer à nouveau sur les routes... Nous partons le cœur gonflé de souvenirs et d'idées pour l'avenir, avec en prime nombres d'invitations à revenir passer quelques jours au sein de la communauté avant de quitter le pays.

 

R&G

 

PS : En fins observateurs, vous remarquerez peut-être que la qualité des photos de cette brève n'est pas franchement au rendez-vous. Il s'avère que notre appareil photo, certainement comblé d'avoir découvert ce lieu, a choisi d'y rendre l'âme. Nous n'avons pu immortaliser certains instants magiques que nous avons vécus ici (comme la découverte des chutes d'eau). Un appareil nous a gentiment été prêté pendant notre séjour mais nous regretterons l'Olympus, fidèle compagnon qui nous a accompagné à travers nos pérégrinations.

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Nous avons décidé de prendre un peu de temps pour découvrir la péninsule et ses habitants, en faisant un arrêt WWOOFing d'une quinzaine de jours. Parmi les divers hôtes que nous avons contacté, c'est finalement dans une communauté fondée sur des principes écologiques que nous nous rendons. Nous ne savons pas bien à quoi nous attendre car sous l’appellation « communauté » peut se cacher un peu tout et n'importe quoi. A notre grande joie nous tombons dans un petit coin de paradis dissimulé dans une vallée, au cœur des forêts de fougères géantes. A la demande des heureux résidents de ce jardin d'Eden, nous resterons discret sur sa localisation ainsi que sur leur identité.

Près de vingt-cinq personnes ont donc élu domicile au milieu de... nulle part. En effet, depuis la communauté il faut parcourir vingt-cinq minutes de gravel road avant d'atteindre le premier village, il y a cinquante minutes de route pour la première bourgade et pas moins d'une heure et demi pour la petite ville la plus proche !!! Au sein de la communauté, chacun a sa propre maison perdue dans un dédale de chemins qui serpentent à travers la folle nature qui règne ici. Il a été décidé que nous serions des WWOOFers « volants », c'est à dire que nous aiderons à droite, à gauche ceux qui ont besoin d'un petit coup de main.

 

Nous rencontrons d'abord B. qui nous accueille et nous fait visiter brièvement les lieux. Nous sommes invités à prendre nos pénates dans le « community building », c'est à dire la maison dans laquelle les membres et visiteurs de passage se retrouvent ponctuellement lors de repas partagés, de powwow, ou de divers événements. Nous avons donc une grande et belle maison pour nous tous seuls  ! C'est un lieu tout équipé : quatre murs, un toit, un poêle, une gazinière, un four, un piano mais surtout, l'électricité, le wifi, une douche et des toilettes à chasse... ça ne paraît pas grand chose, mais cela fait de cette maison ouverte à tous, un lieu très prisé des résidents les plus récemment installés qui vivent provisoirement dans des habitats un peu précaires (tente, caravane, cabane...) pendant qu'ils se construisent des maisons en dur.

Toutes les maisons de la communauté sont construites à la main par les résidents et fonctionnent à l'énergie solaire... si énergie il y a ! A chaque personnalité, sa maison ! Au fur et à mesure que l'on rencontre de nouveaux résidents, on découvre alors des habitats de toutes tailles, des fenêtres aux formes incongrues, des maisons en kit ou à 3 murs, des toilettes, douches et même baignoires extérieures, des terrasses à pâlir de jalousie, des vues à couper le souffle !

 

C'est chez B. que nous commençons à travailler.

En quelques mots : B. est une allemande en fin de soixantaine et vit ici depuis 25 ans. Elle a construit la plus belle maison de la communauté : toujours bien rangée, très bien pensée, avec une vue que l'on ne se lasse pas d'admirer. Profitant maintenant pleinement de sa retraite, jadis elle vivait de la couture de ses créations : coussins, toiles décoratives, vêtements, sacs, etc.

Elle nous donne d'abord des tâches simples : un peu de jardinage et de désherbage, probablement pour voir ce que nous valons. Puis, satisfaite de notre travail, elle nous propose un petit projet de paysagisme. Il s'agit d'aplanir un terrain qui sépare sa maison personnelle de celle de ses invités. Ensuite enherbé, cet espace sera un lieu de passage agréable. C'est un travail physique qui nous prend quatre matinées : décompacter la terre, casser les mottes, retirer les morceaux de roche, niveler le sol, incorporer du sable, lisser la surface, délimiter un chemin, le creuser puis le combler de coquillages. Et voilà ! En mille coups de cuillère à pot le projet est réalisé ! Nous sommes tous les trois très satisfaits du résultat.

B. est aux petits soins pour nous pendant tout notre séjour chez elle, elle nous inonde d'attention et de kombucha (une boisson fermentée que tout le monde boit ici) ! Elle est aussi une très bonne cuisinière et nous concocte des mets tous plus réussis les uns que les autres. On se régale, on discute, on partage une cigarette en admirant le paysage.

Chez B. nous rencontrons R. avec qui nous sympathisons immédiatement car il est plein d'esprit, joyeux, bavard quand il faut et prêt à partager son savoir.

En quelques mots : R. est un canadien dans la soixantaine et vit ici depuis 15 ans. Sur son terrain on peut visiter l'ossature d'une grande maison jamais terminée, une maison d'été à 3 murs, une salle de bain extérieure et une hutte-chambre chauffée pour l’hiver. Charpentier de métier, la retraite ne signifie pas grand chose pour lui puisqu'il travaille continuellement sur les réparations et constructions au sein de la communauté.

 

La rumeur de notre travail se répand vite, et il est déjà prévu que nous allions travailler chez S. mais déjà M. puis R. nous demandent si l'on aura le temps de leur donner un coup de main, et on nous propose à de multiples reprises de prolonger notre séjour !!

 

Ici tout le monde est très attentif à notre bien être : on travaille quatre heures par jour et pas une de plus, nous embauchons à l'heure que nous souhaitons, nous disposons de nos après-midi et de quelques journées de libres. Lorsqu'il fait beau nous en profitons pour nous rendre à la plage, au village, ou nous promener sur l'immense territoire de la communauté : trois cent hectares occupés par une forêt sauvage, des collines, une rivière sinueuse qui abrite des trous d'eau où l'on peut se baigner et des chutes d'eau majestueuses. Nous rendons visite aux résidents avec qui nous avons sympathisé comme B. et E.

En quelques mots : E.est née dans la communauté il y a une trentaine d'année et vit avec B. Tous les deux parents d'une première union, ils sont aujourd'hui enceinte jusqu'au cou (la naissance est prévue pour début avril) mais vivent pour le moment dans une cabane qui leur sert de chambre. B. passe des journée éreintantes à la construction de leur petite maison afin de mettre sa famille au sec pour l'hiver. Il travaille d'ordinaire sur des chantiers, elle cultive et transforme des plantes médicinales.

Lorsqu'il fait moins beau, nous restons au « community building » où l'on bouquine, on regarde Le Petit Journal pour se tenir informés de ce qui se passe de l'autre côté de la Terre, on essaie de sauver deux bébés opossums qui ont atterri on ne sait comment dans notre salle de bain (c'est un échec cuisant), on fait du pain au levain, des crêpes, du piano. On discute avec les résidents de passage, notamment C. qui passe beaucoup de temps ici.

En quelques mots : C. est une italienne d'une trentaine d'années. Elle a obtenu un master d'anthropologie en Australie et, lors de vacances en NZ, a rencontré R., un kiwi vivant sur la péninsule. Amoureux, ils tombent enceinte et accouchent de M. quelques mois avant de venir s'installer dans la communauté, il y a un an de cela. Aujourd'hui ils vivent dans une mini caravane, C. s'occupe de son fils -et trouve le temps très long-tandis que R. doit combiner ses études avec la construction de leur maison.

Les hôtes se suivent et ne se ressemblent pas ! Nous travaillons maintenant chez S.

En quelques mots : S. est la fondatrice de la communauté. Elle a acheté le terrain il y a quarante ans avec son compagnon de l'époque, y a construit sa maison et a créé les fondements de cette communauté respectueuse de la Terre et de ceux qui y vivent. Elle est kiwi, a aujourd'hui une grosse soixantaine d'années et est professeur de musique. En bonne ancienne hippie elle se bat pour défendre les causes auxquelles elle croit avec ses mots et sa guitare. Chez elle, c'est un joyeux désordre !

Elle rêve d'avoir un abri où stocker son bois pendant l'hiver. Nous nous prenons vite au jeu de ce petit projet de construction qui nous amuse beaucoup. Nous avons à nouveau besoin de quatre demi-journées pour mener ce projet à bien : réflexion, sélection des matériaux, nivelage du sol, établissement des fondations, découpe des piliers et des bastaings, montage de la structure, fixation des tôles du toit (bon ça, on en est pas fans, mais ici les toits sont en tôle ou ne sont pas !). Nous sommes autonomes sur ce projet et S. est ravie de notre travail.

L'accueil ici est bien différent, plus bordélique et hasardeux, mais toujours aussi chaleureux ! Le vieux système d'énergie solaire permet à peine à S. de faire tourner en même temps les lampes de son salon et de sa cuisine, la nourriture fraîche est conservée dans une glacière (sans pains de glace), les horaires sont un concept bien flou, on n'a jamais découvert l'emplacement de ses toilettes, la population de moustiques et de sandflies atteint des niveaux inégalés... Aimant faire la fête, S. organise une soirée pizzas chez elle, dans son four à bois et un grand repas partagé lors duquel Robin fait un carton plein avec ses crêpes. Le reste du temps, nous passons les repas à discuter de sa vie (intimement liée à celle de la communauté), de politique, d'avenir, d'écologie. Nous l'écoutons jouer de la musique et nous chanter ses chansons puis, le dernier soir passé chez elle, nous écrivons un petit texte en français sur l'abri à bois qu'elle s'empresse de transposer en chanson (que vous pouvez retrouver en exclusivité dans cette brève!). C'est une belle soirée !

En exclusivité, découvrez "L'abri à bois", écrit, composé et interprété en l'espace de 15 minutes !

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