
Passés les Douze Apôtres, la Great Ocean Road s'émacie et se morcèle en une succession de petits points de vue nous permettant d'admirer quantités de formations rocheuses impressionnantes.
Nous finissons par quitter la côte pour nous enfoncer dans les terres en direction, cette fois, du parc national des Grampians. Nous ne sommes pas déçus de notre choix et, très vite, en prenons de nouveau plein les mirettes depuis l'asphalte. Après un bref arrêt dans la réserve naturelle de Tower Hill peuplée d'émeus, nous voyons poindre au loin les montagnes du parc, reconnaissables à leur forme singulière que l'on pourrait grossièrement comparer à une succession de vagues colossales...
Une fois dans le parc, c'est d'abord à la force des moyeux que nous gravissons les flancs du Mont Bagara. Nous nous y arrêtons ensuite le temps d'une courte marche et d'un pique-nique sur un à-pic majestueux.
Nous dédions l'après-midi à une randonnée qui nous ravit autant qu'elle nous en fait baver ! Nous cheminons à travers de belles gorges rocheuses (portant le nom un peu exagéré de « Big Canyon »), enjambons des ruisseaux d'eau férugineuse, escaladons des promontoires et gravissons lentement les Pinnacles, rocher après rocher. La marche n'est pas bien longue mais abrupte, d'autant plus que ce jour là, le soleil nous écrase d'une chaleur étouffante. Nous sommes lessivés lorsque nous atteignons le sommet mais largement récompensés par le paysage incroyable qui s'offre à nous depuis la cime. Nous restons béats un long moment, à observer la vallée qui s'étend sous nos pieds.
Les Grampians marquent notre dernière étape conséquente dans l'état de Victoria. Désormais sur la route d'Adélaide et ses contrées arides, nous sommes aussi passés brièvement par Little Desert. Il y a assez peu de choses à dire de cette escale à part, peut-être, signaler qu'il ne s'agit pas d'un « désert » comme on se le représente dans l'imaginaire collectif. C'est plutôt une vaste plaine sablonneuse couverte de buissons rabougris ou de cultures de céréales. C'est d'ailleurs dans ce « désert » que nous avons du composer avec la pluviométrie la plus élevée dont nous ayons pâti depuis longtemps !!!
R&G
13 novembre 2016
LE SUD, VICTORIA
Nous longeons maintenant la côte et ses vastes plages à surfeurs. Nous découvrons, ébahis, qu'ici les pigeons sont remplacés par les cacatoès et les perroquets multicolores. Sans blague, hein, il y en a partout : le long des routes, dans les parcs, en plein centre ville, sous votre table quand vous vous arrêtez manger un en-cas... PAR-TOUT !
Nous atteignons rapidement la Great Ocean Road, une côte très réputée pour la succession de paysages enjoliveurs qui la composent. Nous mettons trois jours à la parcourir et, sans grande surprise, elle est en effet à la hauteur de sa réputation : les panoramas que nous y cotoyons sont superbes. La route sinue à flanc de falaise, longe des plages sauvages aux rouleaux impressionants, traverse des forêts d'eucalyptus ou enjambe les eaux déferlantes de cascades.
Sur les conseils de notre Lonely Planet, nous nous arrêtons sur les abords de la rivière Kennett et, tout excités, fouillons des yeux le feuillage des eucalyptus jusqu'à apercevoir nos premiers koalas !!! Ils sont là, à un ou deux mètres au dessus de nous, en équilibre sur des branches qui paraissent bien trop minces pour supporter leurs poids. Tandis qu'ils dorment paisiblement, nous, on est excités comme des gosses.
Un peu plus loin sur la route, c'est le soleil qui nous gâte. Inondant la voûte d'or et lèchant la côte escarpée, il nous offre son profil le plus resplendissant avant de se laisser engloutir par le crépuscule.
Nous assistons à cette danse céleste sur la route du Cape Otway, un vaste parc national situé au cœur de la G.O.R. C'est la première fois que nous roulons aussi tard, nous offrant ainsi l'occasion de surprendre nos premiers marsupiaux !!! Un kangourou déboule d'abord du bas côté et s'assied en plein milieu de la route, devant nos phares. Un second se lance dans une course éperdue avec Jacques. Deux autres traversent à quelques mètres du van, bondissant presque aussi aléatoirement que des lapins affolés. Nous remarquons bientôt qu'il y en a partout autour de nous, et plus la nuit s'épaissit, plus ils sont nombreux, rendant la conduite aussi palpitante que dangeureuse.
A noter : Toujours en mouvement et pointant leur nez majoritairement à la nuit tombée, nous n'avons à ce jour pas réussi à en faire une photo digne de ce nom, mais nous vous les montrerons un de ces jours, croix de bois, croix de fer... !

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Nous y voilà, l'Australie, dernière étape de notre périple dans le Pacifique...
A l'arrivée à l'aéroport de Melbourne, nous ne réalisons absolument pas que nous avons quitté la NC et n'avons pas la moindre idée de notre programme australien. C'est le choc de température (auquel nous ne nous attendions pas du tout) qui, le premier, nous ramène un peu à la réalité. Finis les 28 degrés et la chaleur enveloppante de Nouméa, ici ça frôle péniblement les 15 degrés dans une atmosphère venteuse frissonnante.
Nous prenons nos quartiers dans une auberge de jeunesse immense (d'après nos calculs, elle aurait une capacité de près de 800 âmes) que l'on n'apprécie pas particulièrement. Elle a toutefois l'avantage d'être située dans l'hyper centre, nous pouvons donc y abandonner nos gros sacs sans remords et arpenter la ville à pied !
Comme à notre habitude lorsque nous arrivons dans une grande ville, nous nous invitons dans un « free walking tour » afin de découvrir ses diverses facettes, ses secrets, ses coins et ses recoins. Notre guide du jour est une autochtone d'une vingtaine d'années, étudiante en Histoire. Elle nous fait parcourir le quartier des affaires, les ruelles taguées ou commerçantes, les parcs, le quartier chinois ; nous parle bien sûr d'histoire, mais aussi d'architecture, de vie locale, de bons plans, de street art ou de street food ; nous abreuve d'anecdotes et nous conseille des musées, des bars, des promenades. Comme toujours, on passe un bon moment et l'on se sent prêts à voler de nos propres ailes !
Nous nous essayons alors aux dumplings et aux brunches (tous les deux très en vogue ici), nous flânons dans les ruelles, visitons le jardin botanique, les musées Ian Porter Center et ACMI. Le premier est plutôt classique mais intéressant, le deuxième est vraiment original puisqu'il traite de l' « image animée » par la télévision, le jeu vidéo, le flip book, les effets spéciaux... On y passe un après-midi pluvieux particulièrement divertissant !

La mer, pleine de surfeurs !

On s'habitue doucement à notre nouveau van


La mer, pleine de surfeurs !

Un bus, puis un train nous permettent de rejoindre la ville depuis l'aéroport

On arrive dans le centre ville

Art (?) très bizarre !!

Un bus, puis un train nous permettent de rejoindre la ville depuis l'aéroport
Tandis que nous sommes accoudés à une jardinière afin de savourer quelques bières locales, nous rencontrons notre voisin de tabouret, Jason, avec qui nous sympathisons et qui décide de nous accompagner au rassemblement de coach-surfers auquel nous avons prévu de passer la soirée. Car oui, « coach-surfing » c'est avant tout de l'hébergement de voyageurs, mais c'est aussi des événements ponctuels (comme la randonnée sur le Tongariro à laquelle nous avions participé en NZ), ou réguliers comme ce rassemblement hebdomadaire.
Sur la route, Jason nous emmène manger un burrito dans un snack underground et boire une bière dans un troquet truffé de jeux d'arcade. Au bistrot suivant, nous rencontrons plein de coach-surfers très sympas dont Moby (à moins que ça ne soit juste un Kiwi ressemblant beaucoup au chanteur ?) et son acolyte, aussi excentriques l'un que l'autre. Nous suivons ces derniers dans un club très populaire où l'on esquisse quelques pas de danse, avant de continuer à étrenner les différents estaminets de la rue.
Le lendemain, nous passons une grosse partie de la journée au Victoria's Market. Il faut dire qu'il est facile d'y perdre toute notion du temps car c'est un immense marché quotidien où l'on trouve tous types de stands : des vendeurs de fruits et légumes racoleurs, aux stands de vrai faux artisanat « local », en passant par les démonstrations d'épluche-légumes miracle. On y trouve aussi des vêtements et babioles en tout genres. De notre côté, on est inexorablement attirés par les nombreux food-trucks qui nous tendent les bras et on craque -entre autres- sur un chariot proposant du jus de cannes pressé sous nos yeux ébahis. La mixture relevée d'une goutte de citron est un pur délice !
Après un bref passage à l'auberge pour reconstituer nos sacs en vue du lendemain, nous nous motivons à sortir boire une dernière bière à la santé de cette ville paisible et dynamique où il fait si bon vivre. Nous nous installons sur la terasse du bar le plus proche et, les choses en entraînant une autre, finissons la soirée attablés avec un groupe de cinq australiens déjantés et un couple hispano-coréen à boire des coups sous la voûte étoilée... Magique !


Le restaurant mexicain underground...

Un bon brunch !

Nous chaussons à nouveau nos gros sacs et tirons notre révérence à l'une des mégalopoles les plus sympas que nous ayons parcouru jusque-là. L'appel de la route nous titille, nous avons la bougeotte, il nous tarde de découvrir les vastes paysages australiens. Pour ce faire nous n'avons pas pu résister à la tentation de louer un van … et oui, encore, nous sommes accros !
Sortir de Melbourne pour atteindre l'échoppe du loueur est un véritable parcours du combattant et, lorsque nous arrivons enfin à bon port, on nous annonce que « NON », l'itinéraire que nous avons fini par planifier n'est pas compatible avec le van loué. Notre plan consistait à traverser le cœur de l'Australie pour se perdre dans l'immensité du désert rouge et ses formations rocheuses renommées, mais le réservoir à essence de l'engin n'est pas taillé pour affronter les distances entre les ravitaillements disponibles (c'est du moins ce que l'on nous avance). Les ayant avertis de notre itinéraire avant de nous décider pour la location, nous sommes très énervés que personne ne nous ait prévenu. Un petit scandale plus tard, nous décidons de partir malgré tout avec Jacques, notre nouveau compagnon de route, sans trop savoir quel itinéraire nous allons suivre : nous avons un mois pour rallier Cairns (au Nord Est), advienne que pourra !
Pour ne rien vous cacher, Jacques ne souffre pas la comparaison avec notre Alphonse : la cuisine est très sommaire et se fait à l'arrière, coffre ouvert ; on ne tient pas assis sur le lit et on se cogne un peu partout ; la batterie secondaire ne se recharge pas en roulant ; il n'y a pas de coffre de rangement. Bref, Alphonse nous manque, mais ça ira très bien pour un mois !
Nous partons en direction du Sud-Sud Ouest et nous arrêtons non loin de là, à Geelong, pour visiter la brasserie Little Creatures, bière que nous avions découverte et savourée en NZ. L'endroit est une très très belle découverte ! Une immense bâtisse en briques rouges héberge les brasseurs qui en ont fait un lieu de rencontre et de partage où l'on se sent comme à la maison : mobilier en palettes, chaises dépareillées de récup', dessins ludiques à la craie sur fond de tableau noir, bac à sable géant et omniprésence des plantes... Et le mieux dans tout ça ? C'est que c'est aussi bon que c'est beau ! On déguste un bel assortiment de bières en discutant avec l'un des créateurs du lieu, passioné et passionant.
A la fermeture de la brasserie, nous nous dirigeons vers le parc de la ville où l'on peut observer une colonie de chauve-souris massives ayant élu domicile dans les branchages de pins. Nous les observons pendouiller, ballotées par le vent, et décidons de rester là jusqu'au crépuscule, bravant les nuées de moustiques voraces qui nous harcèlent. Avec le déclin du jour, nous les voyons s'éveiller petit à petit, s'agiter, étendre leurs ailes et papoter d'une branche à l'autre. La première finit par s'envoler, suivie d'une seconde, de leurs voisines, et bientôt ce sont des nuées de chauve-souris énormes qui envahissent le ciel, juste au dessus de nos têtes.. c'est spectaculaire !

On vous présente Jacques !


Les bêtes prennent leur envol

On vous présente Jacques !



Le lendemain matin on se lève tôt car on a lu que, dans le parc, on pouvait voir des koalas s'animer dans la matinée. Nous les cherchons un peu du regard, puis très vite Gaby en repère un. En s'enfonçant dans la forêt, Robin en aperçoit un deuxième. Puis nous débusquons une maman et son petit et, bientôt, nous comptons une bonne dizaine d'individus perchés, vivant leur vie sans tenir compte de notre présence, imperturbables. Nous les observons longtemps passer tranquillement d'une branche à l'autre, choisir avec soin la feuille à ingurgiter, se dégoter une position toujours plus incongrue, ou soulager longuement une démangeaison persistante ne tenant alors sur leurs perchoirs qu'à une ou deux pattes, tout au plus. Nous assistons aussi à une scène hallucinante que l'on pourrait interpréter comme une « course poursuite entre deux koalas », le terme de « course » étant à prendre avec des pincettes, on parle quand même de koalas ! La scène se fige lorsque la victime, accrochée à bout de bras à une maigre branche menaçant de céder, s'époumone en cris guturaux invectivant son assaillant. Celui-ci, confortablement installé dans l'eucalyptus nouvellement acquis, se régale paisiblement de feuillage tendre. Lorsque nous quittons la forêt, une bonne heure plus tard, les protagonistes n'ont pas bougé d'un pouce !!!
Nous poursuivons notre cheminement le long de la Great Ocean Road et décidons de laisser Jacques dans un camping afin de rattraper la Great Ocean Walk sur les dix derniers kilomètres de cette longue randonnée. Nous marchons au cœur d'une végétation buissoneuse typique de cette partie de l'Australie avec, de-ci de-là, d'imprenables points de vue sur la côte sauvage en contrebas et les impressionnants rouleaux qui agitent ses eaux. Au cours de la randonnée, nous tombons brièvement nez à nez avec deux echidnés qui provoquent un grand émoi en nous. On est comblés de découvrir la richesse de la faune australienne et pourtant, nous avons le sentiment bizarre de ne jamais être rassasiés : plus nous découvrons d'animaux, plus notre soif d'en voir toujours plus est attisée.
Les Douze Apôtres, site géologique majestueux, marque la fin de la Great Ocean Walk/Road. Comme prévu, nous les atteignons un peu avant à la tombée de la nuit, ce qui nous permet d'assister une nouvelle fois à un coucher de soleil spectaculaire. Nous réussissons tant bien que mal à faire du stop nocturne pour regagner notre camping !
Très loin de tout ce que nous vivons depuis que nous vadrouillons, nous sommes ramenés sur terre au petit matin par nos voisins allemands qui nous apprenent que D. Trump a remporté les élections Américaines... On tombe littéralement des nues, on est sidérés et on a du mal à comprendre ce qu'il a bien pu se passer dans la tête de nos lointains voisins d'Outre-Atlantique. N'est-ce qu'une mauvaise blague ou, à notre retour, allons-nous réllement retrouver une société où le peuple vote librement pour l'aéroport de Notre Dame des Landes, le Brexit et Donald Trump ?

Robin et une famille koala !

Une mère et son petit, confortablement installés

Une meute de kangourou broute à quelques pas de Jacques !

Robin et une famille koala !

Sur le bord de la route...

Sur le bord de la route...

Notre freecamp

Sur le bord de la route...