
09 avril 2016
DE WAIKATO A WELLINGTON
Au terme de ces quelques jours, nous nous offrons un dernier restaurant en amoureux à la lueur des chandelles et trinquons à cette première moitié du voyage qui s'achève.
Et oui, le lendemain, nous engonçons Alphonse dans la cale du ferry qui nous emmène sur l'île du Sud... C'en est déjà terminé de Te Ika-A-Mãui (l'île du Nord) ! Depuis notre arrivée en NZ, tout émerveillés de ce que nous découvrons ici, les locaux s'exclament souvent : « Vous êtes déjà allés au Sud ? Non ?! Ha. Alors vous n'avez encore rien vu... » Nous regardons donc défiler notre terre d'accueil, des souvenirs plein la tête, mais déjà impatients de poser le pied au Sud, prêts à « voir ».
R&G

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L'automne s'installe tranquillement, du même coup les températures s'adoucissent sensiblement et les jours de pluie se font de plus en plus nombreux. Nous décidons donc d'accélérer notre descente vers le Sud, pour avoir le temps de profiter des derniers jours de beau temps sur l'île du Sud.
Chassés par une série de jours très pluvieux, nous quittons la Péninsule de Coromandel sans avoir réellement eu le temps d'aller explorer ses sites d'exception : la randonnée sauvage de la pointe et les Pinacles, ces montagnes intérieures qui nous ont été chaudement recommandées. Si nous en avons le temps, nous pensons repasser par ici dans quelques mois avant de prendre notre avion.
Sur la route, nous nous arrêtons à Hamilton (la plus grande ville que nous traversons) afin d'acheter un nouvel appareil photo et de régler quelques problèmes administratifs. Nous y passons le week-end de Pâques ce qui nous laisse le temps d'assister au match de rugby enflammé de l'équipe locale : Chiefs VS Force, avec triple haka en guise d'ouverture et victoire triomphante !
Lorsque nous visitons le musée local, nous sympathisons avec une ouvreuse : Mayu, une japonaise de notre âge (visiblement passionnée par la France). Nous la retrouvons plus tard dans la soirée pour aller voir « Mahana », un film maori plusieurs fois primé. Après la séance nous partons à la recherche d'une bonne bière autour de laquelle papoter, mais c'est sans compter sur la Nouvelle-Zélande et ses lois hyper restrictives : pendant tout le week-end de Pâques, aucun bar ou restaurant du pays n'est autorisé à servir une boisson alcoolisée si elle n'est pas accompagnée d'un repas. Pas de petit frichti à partager qui tienne, mais chacun doit avoir sa grosse assiette de nouilles sautés, chili con carne ou poulet massala pour pouvoir tremper les lèvres dans une bière. On finit donc la soirée au camion, à siroter notre « Tui » sur un parking alors que Mayu, en bonne Kiwi d'adoption est toute gênée de boire ouvertement dans un lieu public !
Pendant que nous sommes dans le coin, nous en profitons pour aller passer une journée à Raglan, où se trouve une des plages les plus prisées des surfeurs Néo-Zélandais. Nous loin de là se trouve une courte promenade qui emmène aux chutes de Bridal Veil Falls, haute de 55 mètres ! Au bord du précipice, on ne fait pas vraiment les fiers...
Notre prochain arrêt sur la route du Sud : Waitomo et ses multiples grottes, ses stalactites et ses vers luisants. Au petit matin nous avons la joie d'apprendre que Lisa, notre seconde petite nièce, vient de pointer le bout de son nez !!! Pour marquer cette belle journée, nous commençons par arpenter les environs de Waitomo lors d'une marche remarquable mélangeant grottes, cours d'eau et forêt de fougères géantes. Puis nous nous rendons à Waitomo Cave pour la visite d'une jolie grotte géologique, un peu gâtée par un lot de rejetons bruyants et surexcités. Vient ensuite la découverte magique de la cavité aux vers luisants. Dans l'obscurité nous montons à bord d'une petite embarcation, nous glissons silencieusement sur la rivière souterraine qui sillonne les entrailles de la grotte. Cette fois le silence est d'or et nous restons tous -jusqu'aux plus petits- muets de béatitude, les yeux rivés sur le plafond de la grotte qui héberge des milliers de vers luisants. A quelques mètres au dessus de nos têtes, les vers forment une nuée d'étoiles étincelantes que l'on pourrait presque toucher du bout des doigts. La nature nous offre un spectacle saisissant, un moment de pure magie.

Notre nouveau camarade !

Go Chiefs !!

A l'intérieur, c'était magique !

Notre nouveau camarade !
Le temps commence franchement à se gâter lorsque nous arrivons à New Plymouth. Nous essayons tout de même de nous rendre au Mont Taranaki qui, d'après les avis unanimes, ressemble à s'y méprendre au Mont Fuji : même forme conique, même paysage paisible parsemé de légers nuages bucoliques… Seulement dans notre cas, les nuages sont loin d'être bucoliques !!! Du Mont, nous n’apercevons que la base, la quasi totalité est ensevelie sous une épaisse masse de nuages orageux. Nous oublions la randonnée que nous voulions y effectuer pour se concentrer sur une marche plus courte. L'ascension de plusieurs milliers de marches nous mène à un point de vue qui, d'ordinaire, offre certainement une vue splendide sur la région, mais nous ne distinguons qu'une étroite parcelle de terre écrasée entre les flancs du Mont et l'épaisse couche nuageuse !
De retour au camion, Robin ne se sent pas dans son assiette. Nous prenons malgré tout la route vers Whanganui, espérant trouver là-bas un temps plus clément qui nous permettrait d'effectuer la descente en canoë de la rivière homonyme. Malheureusement la météo reste incertaine, sur place on ne nous propose que des excursions de canoë en groupe et guidées, Robin n'est vraiment pas en grande forme... autant de raisons de laisser tomber ce projet. Nous restons malgré tout plusieurs jours sur place pour que Robin se remette.

Très beau freecamp, au pied des falaises

Bon manger !


Très beau freecamp, au pied des falaises
Nous arrivons tant bien que mal à Wellington quelques jours plus tard. Là, le soleil (et les antibiotiques) nous reboostent et nous partons de bon pied à la découverte de la capitale. La ville est loin d'être dénuée de charme : elle s'étend du littoral où se situe l'hyper-centre animé et culturel, jusque sur les collines alentours tantôt habitées de milliers de petites maisons éparses, tantôt boisées pour former une ceinture verte intacte. Le freecamp où nous logeons se trouve de l'autre côté de l'une de ces collines, ce qui nous offre une promenade des plus improbables : pour nous rendre dans l'hyper-centre de la capitale, nous suivons un sentier grimpant sur les flancs d'une colline verdoyante offrant une vue panoramique, nous redescendons à travers un bois emprunt d'une atmosphère brumeuse et mystérieuse (qui a d'ailleurs servi au tournage de l'une des scènes du Seigneur des Anneaux) pour enfin débarquer, la bouche en cœur, au sein des rues commerçantes, dans l'agitation de la ville !
Nous passons plusieurs jours à arpenter la capitale et pour la première fois nous apprécions réellement une ville Néo-Zélandaise. L'architecture y est travaillée et on sent immédiatement l'importance donnée à la culture sous toute ses formes : on y trouve de nombreux musées , tous types de sculptures ponctuent les rues et les squares, on passe devant de multiples salles de spectacles et cinémas et beaucoup d'artistes de rue s'essaient à la musique ou au dessin. Restaurants, cafés et étudiants participent à en faire une ville dynamique et animée tout en conservant une atmosphère paisible et agréable.
Pendant les quelques jours passés ici nous essayons plusieurs restaurants, goûtons moultes bières locales, arpentons le jardin botanique et son funiculaire, admirons les maisons victoriennes, observons Jupiter grâce à un télescope vieux de plus d'un demi-siècle. Nous allons aussi au théâtre, assistons -involontairement- à une course poursuite en pleine rue et, bien sûr, nous visitons le fameux Te Papa Museum.
Cet immense musée retrace l'histoire de la Nouvelle-Zélande via de nombreuses expositions : de la création de la Terre jusqu'à la vulgarisation de la culture pop anglaise, en passant par les dinosaures, la faune native, les nuisibles à éliminer (oui, oui, ici même au musée on vous incite fortement à tuer des opossums !), la colonisation, les tremblements de terre, l'élevage de moutons, expositions photos de portraits et paysages, la pêche du plus grand calamar au monde (exposé dans du formol), etc. A vrai dire, il y en a tellement et dans tous les sens, que l'on ne sait plus où donner de la tête ni comment arpenter les expositions qui se juxtaposent sans la moindre logique. On retiendra malgré tout l'exposition rendant hommage aux ANZAC, (ces soldats Néo-Zélandais et Australiens sacrifiés pendant les guerres mondiales) aussi émouvante que très intelligemment mise en scène ; ainsi que la belle partie consacrée à la culture Maori : sculpture, vidéos, objets en tout genre et reproduction d'un Marae (lieux de rassemblement sacré pour les Maori).

A quelques pas du centre ville

A quelques pas du centre ville, une vraie forêt !

L'extrême pointe Sud de l'île du Nord !

A quelques pas du centre ville