

10 octobre 2016
DU FERRY A AUCKLAND
Depuis que nous avons quitté Christchurch, la météo semble décidée à empirer inlassablement. Trombes d'eau, crachin, orages et grisaille se relaient jour et nuit. Autrement dit, ça n'est pas une météo propice aux randonnées, visites et autres flâneries. Nous remontons l'île du Nord à vitesse grand V, un peu malgré nous et arrivons très vite à Auckland.
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Il y a tout de même une étape qui mérite d'être mentionnée : nous bravons les éléments pour nous rendre au Cape East : les terres habitées les plus à l'Est du pays (et, par la même occasion, du monde, à l'exception de quelques îles pacifiques). Hé oui, si l'on se réfère à la ligne de changement de date, en continuant vers l'Est à partir de ce point, on recule d'un jour. En théorie, les habitants du Cape East sont donc parmi les premiers au monde à assister au lever de soleil chaque jour...
C'est une région rurale très reculée où touristes comme kiwis sont absents du panorama. Les quelques bourgades qui peuplent la côte sont majoritairement peuplées de maoris. C'est d'ailleurs, sans le moindre doute, la région de NZ (que nous ayons visité) la plus marquée par cette culture ancestrale, peut-être même la seule qui ne tienne pas du folklore. Ici, la pauvreté est marquée et on ressent clairement l'exclusion que subit ce peuple vernaculaire. Nous avons la chance d'y voir plusieurs marae (lieux de rassemblement) toujours en activité. On ne sait pas bien si l'on est autorisés à y pénétrer en tant que « pākehā » (non maoris) alors, pour n'offenser personne, nous restons à les contempler de loin. Nous découvrons aussi des églises alliant icônes catholiques et ornements maoris, ce qui bouscule agréablement nos présomptions !
Côté paysages, on ne doute pas que le Cape vaille le détour, mais notre visibilité est très réduite et nous ne pouvons déceler les collines verdoyantes offrant pâtures aux nombreux troupeaux de la région que sous une grisaille peu engageante. Avec toute l'eau accumulée, nous n'osons même pas emprunter la gravel road qui mène au phare « le plus à l'Est du monde » de peur de nous embourber avec Alphonse.
C'est un peu décevant mais nous avons vu de jolis édifices et mis un doigt de pied dans la « vraie »culture maorie, nous ne regrettons donc pas le détour.



Kiwiland !!

Les journées de route sont ponctuées par une quantité incroyable d'appels et de sms de backpackers du monde entier souhaitant nous acheter le van. Nous sommes littéralement harcelés et devons tenir un agenda de ministre pour nous y retrouver. A quelques heures de la première visite, nous avons vingt-trois rendez-vous de planifiés, répartis sur quatre jours !
Pour faciliter la vente, nous commençons par effectuer un bilan mécanique dans un garage mais, comme à chaque fois, Alphonse nous est rendu dans un moins bon état que nous ne l'avions laissé :
Après les freins tout neufs trop serrés qui fument et menacent de prendre feu ;
Après le remplacement des suspensions par de nouvelles qui ont la bonne idée de grincer bruyamment ;
Après des réparations moteurs qui, mystérieusement, se soldent par des voyants qui ne s'éteignent plus ;
Cette fois, les garagistes se surpassent puisqu'ils trouvent le moyen de briser notre lanterneau en roulant sous une porte trop basse ! Nous devons sillonner Auckland à la recherche d'un lanterneau neuf, puis d'un garage spécialisé pouvant nous prendre en urgence pour l'installer... C'est long, un peu stressant, mais finalement tout rentre dans l'ordre dans les temps pour la vente.
Nous présentons Alphonse à Chloé et Marie-Pier, deux québécoises en baroude chez les kiwis pour cinq mois. Elles sont très sympas et semblent ravies de la visite. A peine une heure plus tard, nous devons rappeler les vingt-deux backpackers suivants pour leur annoncer qu'Alphonse a trouvé de nouveaux propriétaires ! Nous nous retrouvons quelques jours plus tard dans un café d'Auckland pour finaliser les papiers et trinquer au nouveau départ d'Alphonse. Nous sommes tout émus de quitter notre petite maison sur roue et très vite nous nous sentons nus et pris au dépourvu, comme s'il fallait réapprendre à barouder, à marcher, à s'arnacher d'un sac de rando et à déchiffrer les itinéraires des transports en commun !

Le meilleur fish and chips du pays (à ce qu'on nous a dit)

Le meilleur fish and chips du pays (à ce qu'on nous a dit)

On noie le chagrin de la séparation dans le guacamole !!!

Le meilleur fish and chips du pays (à ce qu'on nous a dit)
N'ayant plus de maison, nous passons notre dernière semaine néo-zélandaise chez nos copains Tim et Paula, rencontrés lors du « Tongariro Crossing » au début de notre périple. Ils vivent avec deux colocataires dans une jolie maison non loin du centre ville. Nous y avons notre propre chambre et sommes accueillis comme des rois !
Nous sommes là en semaine alors nos copains travaillent : Tim se rend à l'université pour finaliser sa thèse portant sur l'étude du métabolisme des moules (où quelque chose de ce genre) et Paula développe de nouvelles boissons alcoolisées. Chaque soir elle rapporte de son travail des bières périmées ou toutes sortes de boissons invendues que nous buvons sous le porche en refaisant bruyamment le monde.
En dehors de nos festivités de perron quotidiennes, nous sommes aussi montés au sommet du Mont Eden, un ancien volcan qui offre une vue panoramique sur la ville ; nous sommes allés dîner dans un restaurant vietnamien pour fêter l'anniversaire de Gaby ; nous avons crapahuté sur les dunes de sable noir pour nous prélasser sur les bord du lac Wainamu ; nous sommes restés cois face à la puissance des vagues de Bethells Beach ; nous avons picolé autour d'un feu de camp avec plein de kiwis qui se moquaient de notre accent français « hon-hon-hon » ; nous avons aussi tenté de faire rentrer nos affaires dans nos sacs de rando et échoué, nous rendant à l'évidence qu'il faudrait envoyer une partie de nos affaires en France.
Bref, la semaine est bien remplie, le temps passe vite et le départ pour la Nouvelle Calédonie nous gonfle d'excitation ! Nous quittons nos amis pour quelques semaines, avec la promesse de se retrouver très vite sur les plages de sable blanc du Caillou, une piña colada a la main.
R&G
PS : On vous entend déjà nous poser la question, « Bon, et alors, neuf mois de pérégrinations en Nouvelle Zélande, ça donne quoi ? »
Alors pour ne pas que vous vous languissiez trop jusqu'à notre retour, on vous répond d'avance : ça donne un épilogue avec plein de chiffres et de clichés.

L'arrière de la maison

Le jardin, un privilège en plein Auckland !!

On refait nos sacs et on boucle notre colis pour la France

L'arrière de la maison
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