14 décembre 2016
SYDNEY
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Nous atterrissons à Sydney dans l'après-midi, et prenons immédiatement la direction d'Erskineville où vivent Thibault et sa famille, le cousin de Robin qui nous héberge pour la semaine.
En quelques mots : Thibault est commercial pour une entreprise vendant de l’alcool aux bars et restaurants de l'agglomération. Il partage sa vie avec Trish, une écossaise de souche, qui vit ici depuis plus de vingt ans et se révèle passionnée par son métier de psychologue. Ensemble ils ont deux enfants (tous les deux bilingues bien qu'un peu timides en français) : Jacques – 6 ans – gentil et à l'écoute, passionné de vélo et s'essayant au skateboard; Juliette – 4 ans – excentrique et chipie, mordue de chocolat et toujours prête à pousser la chansonnette ou à danser sur les chaises.
Nous découvrons leur maisonnette de trois étages savamment décorée avec une cours extérieur et, en bonus, Rocket le magnifique chat blanc de la famille que l'on adopte immédiatement ! Après une brève promenade dans leur quartier paisible et conviviale, nous retournons au domicile familial pour en rejoindre les habitants de retour de leur journée de travail. Nous rencontrons les enfants, prenons l'apéritif avec Thibault puis dînons tous les six, un repas arrosé d'excellents vins (comme ce sera le cas toute la semaine). Thibault nous emmène ensuite découvrir les rues animées de son quartier, nous buvons quelques verres tout en discutant de tout et de rien pour rattraper les années passées.
En une semaine de temps, nous avons le temps de faire moult virées que nous relaterons en vrac pour une narration plus claire :
- Nous nous sommes occupés de Jacques un jour où il se sentait patraque et, après avoir fait un tour au parc pour qu'il nous montre ses aptitudes au skateboard, nous l'avons accompagné à Luna Park, un parc d'attraction de type USA - Old School. Une journée un peu compliquée à gérer pour nous qui, depuis un an, vivons à notre rythme, sans nous soucier d'autrui et ne suivant que nos envies personnelles...
- Nous avons sillonné les rues de la ville, d'abord en suivant la petite boule d'énergie nous servant de « free walking guide », puis par nous même : Circular Quay, Harbour Bridge, Opera House, jardin botanique, Paddy's market, Cathedrale St Marie, etc. Nous retiendrons certainement deux anecdotes de notre passage dans la cité :
D'une part le soir où Thibault nous emmena au Pool Club, le bar le plus « select » de Sydney aménagé sur le toit d'un immeuble autour d'une vaste piscine à débordement où des jeunes businessmen et des demoiselles en bikini se retrouvaient pour boire du champagne en se dandinant dans l'eau... Faut-il préciser qu’accoutrer de nos plus belles fripes de randonnée nous faisions alors quelque peu tache dans le décor ?
D'autre part, notre seule mésaventure de toute cette année de vadrouille où, quelques jours avant le grand départ, nous nous sommes fait voler notre porte monnaie !!! Un pick-pocket s'est servit tranquillement dans la sacoche de Robin tandis que nous étions absorbés dans la contemplation d'un joueur d'échec talentueux. Le temps de nous en rendre compte, le bougre s'était volatilisé, nous laissant sans carte et sans le sous !
Quoiqu'il en soit, ces quelques jours à sillonner la ville nous ont permis de nous s'imprégner de son atmosphère, ses monuments et de ses rues. Nous restons cependant moins enthousiastes que lors de notre passage à Melbourne. Il nous semble que Sydney met en avant son côté commercial, moderne et architectural, tandis que Melbourne misait plutôt sur une vie sociale, festive et culturelle... des valeurs qui nous parlent plus.
On emmène Jacques en balade
Dénonciation artistique des conditions d'accueil des réfugiés
On emmène Jacques en balade
- En parallèle, la vie quotidienne chez Thibault et Trish s'organise : nous avons nos quartiers, nos horaires, notre liberté de mouvement mais ne manquons jamais l'occasion de partager un repas ou une bouteille de vin avec nos hôtes.
Nous réussissons aussi à rencontrer brièvement Hillary et Richard Mc Donald, des amis d'Yves Robert, Thibault et Trish. Le temps d'un apéritif au soleil nous faisons connaissance de ce couple de retraités dynamiques, sympathiques, drôles et intéressants. Nous regrettons un peu de ne pas avoir plus de temps devant nous pour les revoir.
- Nous nous rendons à Manly un dimanche, jour de gratuité des transports publics à Sydney. Manly est l'une des plages les plus réputées de la mégalopole, située à une demi heure de ferry du centre.
Nous embarquons sur la navette en milieu d'après-midi, longeons la baie chic et guindée de Sydney et débarquons dans un tout autre univers : Manly à quelques jours de Noël ressemble à un festival en plein air où les jeunes se retrouvent en petits groupes sur la plage, les parcs et dans les bars pour boire, fumer, se baigner et festoyer. Pour un pays aussi restrictif, Manly passe pour un véritable lieu de « débauche » (les guillemets sont très importants car ça reste bien sage pour nos yeux d'européens).
Les australiens mettent un point d'honneur à célébrer Noël et, dans les rues, tout le monde est déguisé : le thème du père noel est décliné en version short / mini-jupe et tongues ; les bars diffusent et abusent des chants de Noël ; certain limitent même l'entrée aux seuls consommateurs parés de déguisements !
Le passage à Manly est aussi l'occasion de découvrir un nouveau sport 100% australien : le supball. Il s'agit d'un sport de ballon où tous les coups sont permis, à la croisée du rugby, le water-polo et le paddle (ces planches flottantes qui s'utilisent debout et se meuvent à une rame). C'est un sport physique, dynamique, un peu bourrin et très bordélique mais distrayant !
Après un verre en terrasse, la nuit tombe rapidement et nous prenons un Ferry nocturne pour rentrer à Erskineville chez Thibault. Nous longeons donc la baie de nuit et profitons du spectacle des lumières de la ville depuis le pont de notre rafiot .
Rocket, aussi beau que sourd comme un pot !
Photo de groupe la veille du départ
Opera House
Rocket, aussi beau que sourd comme un pot !
Au sommet des Blues Mountains, au sommet du monde ?
Sentier à mi hauteur
Au sommet des Blues Mountains, au sommet du monde ?
- De bon matin, nous nous levons pour nous rendre aux célèbres Blue Montains à 130Km de là. Après 2h30 de train, nous arrivons à destination prêts à nous lancer dans une belle randonnée à flanc de falaise. En effet, nous marchons sur un sentier qui saigne la paroi rocheuse, offrant un panorama privilégié sur la forêt d'eucalyptus qui s'étend sous nos pieds à perte de vue. Seulement, un tel point de vue, ça se mérite ! Pour atteindre le sentier il faut parcourir une succession d'escaliers très raides, et escalader de vastes blocs rocheux. L'aller coupe les cuisses, le retour la respiration !!!
Lorsque nous atteignons le panorama final de notre escapade, le ciel s'est couvert et nous apercevons au loin un méchant orage s'abattre sur la canopée. Nous y faisons une pause le temps de retrouver notre souffle et de prendre quelques photos, mais l'orage approche à grand pas, le rythme des éclairs s'accélèrent et le tonnerre s'amplifie. Nous finissons les dernières centaines de mètres à la hâte mais les giboulées nous rattrapent. Nous sommes vite trempés, au bord de la route, à tendre le pouce en pariant sur l'abnégation des conducteurs pour rejoindre la gare !
- Nous nous rendons enfin à Bondi Beach, une autre plage très réputée dans le coin. Peu fervents des journées bronzette-magazine, nous optons pour une très jolie marche longeant les baies et les petites criques de cette portion de la côte. Il fait beau et chaud, le paysage mêle urbanisme balnéaire et côte minérale colorée, c'est ravissant. Nous observons les locaux faisant trempette dans les différentes criques que nous longeons et finissons par craquer pour une baignade improvisée. On est le 13 décembre, il fait 37 degrés, on patauge dans la mer... on est heureux. On sèche rapidement au soleil puis on repart en profitant pleinement de cette balade qui restera gravé comme un moment de complicité fort, propice aux discussions profondes.
Toutes les bonnes choses ont une fin et l'heure de faire nos sacs a sonné. On fourre pour la dernière fois toute notre vie dans nos sacs à dos. On trinque tous ensemble à ce séjour, se promettant de se revoir bientôt. On s'embrasse, puis Thibault nous emmène à l'aéroport.
Un peu émus, nous embarquons dans l'avion pour 9h de vol jusqu'à Hong Kong. L'émotion va de pair avec la fin d'une telle aventure, mais il n'y a ni tristesse ni regrets en nous, on se sent prêts à rentrer, à retrouver nos proches, un lit, une douche, du fromage et du pain ! Dans l'avion on regarde des films, on joue à la bataille navale, on essaie de dormir, on mange de la nourriture immonde, et on se bat avec l'équipage pour avoir de l'eau en quantité suffisante.
Arrivés à Hong Kong, nous avons une escale de cinq heures avant de pouvoir monter dans l'avion suivant. Robin travaille au montage de notre film de voyage tandis que Gaby essaie de dormir sur un banc au milieu d'une kyrielle de passagers bruyants.
L'avion qui nous ramène en France nous ouvre ses portes avec une grosse demi heure de retard, on s'y installe puis on attend, on attend, encore et encore. On nous annonce finalement qu'il manque une pièce pour que l'avion puisse décoller (très rassurant) mais que le problème sera réparé rapidement. On décollera avec plus de 3h de retard ! Ajoutées au 13h de vol qui nous attendent, ça fait long les fesses vissées sur nos sièges !
Nous avons toutefois la chance de voler dans un ciel immaculé. Il n'y pas un nuage à l'horizon, ce qui nous permet d'observer la Terre défiler sous nos yeux. Le survol de la Russie, et plus particulièrement de l'Altai est toute simplement sublime : les plis et replis de la Terre s'y entremêlent à perte de vue formant des motifs géométriques dont nous sommes les spectateurs privilégié depuis notre piédestal ambulant.
Volant vers l'Est, nous remontons le temps, et menons une course acharnée contre le soleil. Celui-ci réussit malgré tout à nous doubler et entame lentement son coucher rituel ce qui nous permet d'assister à un spectacle magnifique qui durera plus de 6 heures !!!
Après 22h de vol et 8h d'attente nous voilà de retour en France où le froid cinglant nous cueille : 30 degrés de perdus, on accuse le coup. Toutefois, la chaleur des retrouvailles avec nos proches n'a pas d’équivalent.
R&G
Il est l'heure de rentrer à la maison
Survol de l'Altai
Survol de l'Altai
